lundi 29 octobre 2012

Cassez vous, vous serez pauvres et cons !

« Casse toi, riche con », c’était il y a un mois le gros titre de Libération qui défraya la chronique. Il faisait référence à la petite phrase de notre désormais regretté président Sarkozy (le temps rend les souvenirs amusants) et à l'évasion fiscale de notre désormais regrettable président Arnault.

Jean-Michel Apathie accusait férocement le journal de clientélisme et par la même occasion faisait profiter son confrère de ses innombrables postillons. Une douche matinale bienvenue tant sa logorrhée verbale semblait désaxée de la réalité.
Michou’, de son œil d’expert affûté, décela chez la rédaction du journal la volonté de faire le buzz avec du sensationnalisme de bas étage. Sauf que si le but était purement commercial, pas la peine d’avoir fait un BEP vente pour se rendre compte que c’était une mauvaise opération. La régie pub du journal perdait son plus gros client (LVMH) la semaine qui suivit. 
Même si on peut difficilement accuser la rédaction d'être mercantile, il est amusant de constater que tout comme la gauche libérale qu’il défend, le journal créé par Jean-Paul Sartre doit aujourd’hui répondre de certaines de ses contradictions. Quelle était la ligne éditoriale de ce cher Joffrin pour occulter le fait que, il y a deux ans, son actionnaire majoritaire, le saint patron du capitalisme, Edouard de Rotschild, s’était exilé en Israël pour raison fiscale. Une actualité trop foisonnante, sans doute…


Michmich’ n’était pas le seul à avoir trouvé la couv’ de Libé un tantinet « vulgaire, facile et opportuniste ». Ainsi, on vantait bientôt au JT du présentateur le mieux peigné du PAF, les vertus de cet entrepreneur dynamique. Et telle une traînée de poudre (blanche ?), les présentateurs faisaient un à un l’apologie de LVMH et de son charismatique dirigeant. 

Sans remettre en cause ni la qualité du business man Arnault, ni les conflits d’intérêt évidents qui existent chez Libé. Soyons sérieux, est-ce bien là le fond du débat ?

La Une de Libé est mensongère, les vrais riches ne portent pas leur valise
Que la première fortune d’Europe, sixième fortune du monde (selon le magazine Forbes) veuille s’exiler en Belgique est légal. Dans une économie de marché libérale c'est même logique et rationnel (l'homo œconomicus recherche la maximisation de ses profits). En revanche, ce n'est en aucun cas moralement défendable. Car il s’agit bien de caution morale ici. Votre dernier rempart contre la cupidité du système.

Pourtant, j’entends tous les jours ici et là de jeunes gens pleins de fougue, souvent adeptes des préceptes de saint Madoff … appuyant la fuite fiscale et le transfert de Samuel Eto’o dans un club Russe au prise avec des indépendantistes armés. 

Le comparer bêtement à un joueur de foot c’est un peu vache, et même si c'est un cochon, le bougre emploie quand même plus de 100 000 personnes et trust aujourd’hui une soixantaine de marque.
Qu’il touche un salaire substantiel, personne ne le conteste, au fond, même pas Mélenchon.
Que la taxe de 75% soit considérée comme confiscatoire, à la rigueur. Bien qu'il ne s’agisse là que de l’impôt sur ses revenus du travail. Évidemment, la part de ses revenus du capital est très largement supérieure.
Rassurez vous, même la gestion de l’ex patron du crédit lyonnais ne suffirait pas à dilapider son patrimoine (évalué à 26 milliards de dollars) en l’espace de trois vies. 


J’ajoute que Bernard Arnault n’a pas que du mérite… Il n’est pas uniquement le fruit du coït entre sa radasse de mère et son alcoolique de père. La combinaison génétique de ces deux individus, fut-elle particulièrement géniale, n’est pas la seule variable de son succès entrepreneurial. Il a grandi en France et sa pensée a été en partie façonnée par sa culture. Et même si visiblement il avait la varicelle pendant les cours de 1ere sur la lutte des classes, il n’empêche qu’il doit à la France un peu de son savoir faire à défaut d’avoir intégré toutes les notions de savoir vivre.


Quand le gouvernement faillit à sa mission, que la mondialisation associée au libéralisme permet tout, que l’état devient uniquement providence… Il reste le peuple et l’opprobre ! 


Alors oui, Bernard Arnault  est un grand patron, créateur d’emplois, brillant !  Et  aujourd’hui, à fortiori parce que c’est un homme intelligent, si je le croisais dans la rue, je lui cracherais dessus. Au sens littéral, de manière basse et vile, puisqu'il ne me reste plus que ça et la rédaction de cet article pour lui signifier mon profond dégoût. Si chaque citoyen avait envie de lui balancer un petit glaviot tiède au visage, cela rendrait sa démarche plus compliquée mais son intégration plus rapide chez nos amis du plat pays. Ne soyez pas naïfs, on ne vous fera pas de cadeau si vous êtes pris en train de faire un peu de black pour arrondir vos fins de mois. Il n’y a plus deux poids deux mesures.


A ceux qui pensent fermement que la nouvelle fiscalité soufflée par le versatile Fabius (il possède beaucoup d’œuvres d’art...) est devenue disqualifiante pour la France, je leur rappelle qu'elle est toujours la quatrième destination mondiale en terme d'investissements pour les capitaux étrangers et que ceux-ci paient les impôts sur la plus-value des biens qu’ils achètent (hormis le Qatar, mais ça c’est une autre histoire).


Alors je propose que tout les Bernard Arnault en puissance qui cautionnent l’évasion fiscale,  soit 75% des gens de ma polytechnique school of London, s’en aillent avant d’être devenus riches et suivent leur maître à penser. Une idéologie qui les mènera à manger des frites et monter une startup sur internet. Ainsi ils pourront dépenser tout l’argent qu’ils n’auront jamais.

Les idiots utiles, les mêmes que Lénine avait décrit, appuient un système qui les exploite. Ils sont sans doute persuadés qu’un jour, tout auréolés de leur Master en contrôle de gestion, ils devront payer l’impôt sanction. Pour la plupart c’est un SMIC revalorisé qui les attend et la même TVA qu’Arnault.

Ils servent de fait, bien involontairement, des desseins qui leur échappent et qui contredisent leurs aspirations profondes. 

Cassez-vous, vous êtes déjà cons, il ne vous reste plus qu’à devenir pauvres…

Grégoire


Un chic type

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